La différence entre fiction, documentaire et reportage et petite histoire du documentaire

Voici quelques termes qu'il faut connaître quand on parle de documentaire :

  • Qu'est-ce que le réel ? la vérité ?

Le réel c'est ce qui existe ou qui a existé véritablement, c'est authentique et véritable par opposition à imaginaire.

La vérité c'est en adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense. C'est une idée qui s'accorde avec le sentiment que quelqu'un a de la réalité.

 

  • Peut-on rendre compte du réel ?

Le réalisme c'est voir la réalité, la nature telle qu'elle est, de manière objective, sans rien masquer de ces aspects les plus crus. C'est la représentation exacte de la réalité humaine et sociale, non idéalisée. Le documentaire fait preuve de réalisme.

 

  • La notion de témoin :

Témoigner c'est révéler, rapporter ce que l'on sait, servir de preuve à. Tout témoignage suppose un point de vue, même si le témoin se veut sincère et jure dire la vérité, toute la vérité.

Définitions

Le reportage : 

Le reportage est une forme de récit journalistique qui privilégie le témoignage direct. 

Le reportage est d'abord un compte rendu d'événements auxquels assiste le journaliste sur le terrain. Dès les débuts de la presse, et notamment à partir du XVIIe siècle, les « nouvellistes » alimentaient les gazettes en informations de toutes sortes récoltées dans les villes où ils se rendaient, dans les salons et les tavernes où ils laissaient traîner une oreille, ou auprès des personnalités qu'ils fréquentaient . (Wikipédia)

 

La fiction :

C'est l'invention de choses fictives. Elle se place dans la lignée du roman.

 

Le documentaire :

De document, il enseigne, il transmet le savoir.

La fiction n'a pas à se justifier, elle est gouvernée par le récit. Alors que le documentaire doit rendre des comptes car il fait référence à la vie.

On peut pas écrire de scénario pour un documentaire contrairement à la fiction ; on peut seulement écrire une hypothèse car on sait pas ce que l'on va trouver sur les lieux du tournage qui est singulier et spécifique. Dans la fiction, le scénario fait le récit. Alors que dans le documentaire, le vécu fait le scénario.

 

La grande différence entre la fiction et le documentaire :  c'est qu'il n'y a pas d'acteur c'est-à-dire de personnes qui simulent quelqu'un d'autre.


Dans un documentaire comme dans une fiction, on choisit ce que l'on film puis on organise les rushs au montage. Donc même si on prétend filmer la "vie", on donne un certain point de vue. Les documentaires fait souvent appel la notion de témoin. Mais un témoin peut-il être fidèle ? car c'est un être humain donc il est soumis à des défaillances.

On peut craindre le documentaire car il montre la vérité. Certains ont été censurés car gênants, la vérité et parfois falsifié.


Les films historiques et les biopics ne sont pas des documentaires, ce sont des reconstitutions pour contribuer à l'authenticité mais ils restent du domaine de la fiction.

Les genres du documentaire

Dans les années 1925-1930, le documentaire se cherche à travers des sous-genres (il n'a pas de codes ...).


Le documentaire romancé : c'est un documentaire où il y a un récit (mais sans chronologie) avec du suspens. Il y a une certaine complicité entre les personnes filmées et le réalisateur et avec un peu de "mise en scène" mais toujours dans un soucis de réalité, de vérité. Le but est d'attirer le public par le récit.


Le documentaire social : En Europe, le documentaire social se développe (souvent grâce à des commandes). Son but est de saisir la vie sur le vif, de montrer des faits authentiques. Mais il est réinterprété au montage pour exprimer un point de vue particulier. Certains cinéastes vont se spécialiser dans le documentaire ; ils filment les gens dans leur vie quotidienne pour montrer leurs difficultés.


Les symphonies urbaines : ce sont des documentaires sur des villes, ils montrent leur dynamique et s'intéressent aux nouveaux moyens de transport.

Tel est le genre de A propos de Nice, où Jean Vigo dénonce les inégalités sociales en mettent en parallèle la célèbre promenade des anglais et les quartiers pauvres. (extrait ci-dessous)

 

En URSS, la conception du cinéma est très différente car il était utilisé pour diffuser les idéologies. Les russes privilégiaient le montage qui devenait un outil au service du réel alors qu'en Amérique on privilégiait le tournage.

 

Dziga Vertov, réalisateur de L'homme à la caméra, est "l'inventeur" du cinéoeil et du ciné-vérité, c'est-à-dire qu'il film des scènes à l'improviste. Il travaille essentiellement le montage. Son but est d'informer les gens de l'URSS.

Plus d'infos ici.

L'homme à la caméra montre la vie saisie à l'improviste, le refus de toute dramatisation. Il n'y a pas d'histoire au sens habituel du terme mais un enchainement de séquences documentaires prises sur le vif et ordonnées ensuite en vue d'un montage rigoureux et "signifiant". Extrait ci-dessus :


Durant et après la 2nd guerre mondiale, les cinéastes voulaient montrer les circonstances dramatiques atteintes afin que cela ne se reproduisent plus.

Comme par exemple, les documentaires sociales :

Extrait de Nuit et brouillard ci-dessus :


Donc au fil du temps, documentariste devient un métier qui entre dans le monde artistique.

Aux USA, il y a très peu de documentaires, on y préféré la fiction car l'Europe, le lieu de la guerre, c'est loin.